Le vairon, poisson indigène, est la plus petite espèce de la famille des Cyprinidés, laquelle comprend notamment la carpe, le barbeau, le goujon, pour ne citer que ces espèces. Par sa présence et le bon état de ses populations, le vairon est un indicateur écologique assez fiable de la qualité des ruisseaux et rivières. Il joue un rôle écologique fondamental comme maillon de la chaîne alimentaire en tant que proie de prédilection des poissons carnassiers. Ceci est surtout d’importance majeure pour la truite fario, qui croît beaucoup plus rapidement en sa présence, évitant aussi l’auto prédation qui réduit souvent à néant les repeuplements du gestionnaire piscicole en alevins et petites truitelles. Au même titre que l’ensemble des organismes aquatiques, les changements environnementaux principalement dus aux évènements climatiques exceptionnels (sécheresses et inondations) que nous connaissons de manière de plus en plus récurrente affectent les populations de vairons (dégradation de la qualité de l’eau, modification des habitats, …) et ces phénomènes sont encore accentués par des pollutions ponctuelles engendrées par les activités humaines. Cette situation conduit à faire disparaitre voir à amenuiser les populations sous un seuil critique qui ne permet plus d’assurer une reproduction efficace et donc la reconstitution des populations. En effet, la reproduction qui se réalise de façon grégaire, nécessite un nombre minimum de plusieurs centaines d’individus. Les efforts consentis pour améliorer la qualité des cours d’eau en Moselle sud par la limitation du tout à l’égout, la diminution de l’utilisation des pesticides et les campagnes de nettoyage des cours d’eau notamment ont permis d’améliorer considérablement la qualité de ceux-ci les rendant ainsi favorables au développement du vairon, au même titre que d’autres cyprins lithophiles. Néanmoins, sa réintroduction par l’empoissonnement de nos cours d’eau est rendue nécessaire. En effet, sa disparition des cours d’eau où il abondait il y a quelques décennies n’est pas une fatalité irréversible. Quelques années de repeuplements successifs permettraient de réinstaller durablement l’espèce. Dans cet objectif et soucieuse de préserver la biodiversité de nos rivières notre association a entrepris un programme de repeuplement annuel de 6000 vairons pendant cinq ans sur une partie de la Sarre Rouge. Un état des lieux par une pêche de recensement sera effectué à l’issue par la fédération de pêche de la Moselle afin d’en établir les effets bénéfiques conjugués pour la biodiversité et reconstruction d’une chaîne alimentaire fondamentale pour la truite fario.
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